Posté le : mercredi 18 septembre 18:37

Pourquoi s’oriente t on vers la technologie de l’hydrogène lorsque l’on sait qu’il s’agit d’un gaz super explosif et donc très très dangereux.
De plus il faut beaucoup d’énergie pour l’ electrolise. Et Qu’il est si simple et ne demande pas d’énergie de produire du gaz méthane

Notre réponse :

Nous vous remercions pour votre contribution au débat.

 Les risques liés à l’hydrogène

La France produit actuellement plus de 900 000 tonnes d’hydrogène par an essentiellement par reformage de CH4 donc en émettant beaucoup de CO2. La production d’hydrogène par électrolyse existe depuis les années 60 mais est restée marginale car l’hydrogène était concurrencé par les énergies fossiles peu chères. C’est donc un gaz connu et maitrisé.

La production d’hydrogène à partir de l’électrolyse de l’eau présente deux risques principaux :

  • La fuite d’hydrogène, susceptible de générer un incendie ou une explosion ;
  • Le mélange d’hydrogène et d’oxygène, susceptible de générer une explosion.

Ces risques sont pris en compte dans la réglementation française. L’usine H2V59 de production d’hydrogène vert sera une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE), qui devra faire l’objet de demandes d’autorisation auprès des services de l’État.

Outre les mesures mises en place dans toutes les usines (plan de prévention, formation et habilitation du personnel, bon entretien du matériel…), plusieurs mesures permettent de garantir la maîtrise des risques dans les usines de production d’hydrogène :

  • La stricte séparation entre oxygène et hydrogène à l’intérieur de l’usine et ventilation continue des bâtiments ;
  • L’éloignement des évents de rejet d’hydrogène et d’oxygène pour éviter la rencontre des panaches issus de l’usine. La taille du terrain permet de garantir le respect de ces distances de sécurité, et de contenir à l’intérieur de la parcelle tout impact d’un problème éventuel ;
  • La détection renforcée de l’hydrogène à l’intérieur des bâtiments pour identifier rapidement toute fuite.
  • La combustion de l’hydrogène au moyen d’une torche en phase d’arrêt et de démarrage des électrolyseurs (la combustion de l’hydrogène ne génère que de l’eau), avec une surveillance renforcée ;
  • L’équipement des canalisations d’hydrogène pour détecter les fuites ;
  • L’arrêt des installations et la mise en sécurité en cas de détection d’hydrogène.

H2V suit également toutes les normes en vigueur (française et européenne) concernant la production d’hydrogène.

Par ailleurs l’hydrogène n’est pas stocké sur place et ne resterait que quelques minutes dans l’usine avant injection dans le réseau de gaz naturel. Le volume d’hydrogène présent dans l’installation restera toujours inférieur à 5 tonnes.

Le choix de l’hydrogène vert

Le projet H2V59 consiste à créer une usine de production d’hydrogène vert par électrolyse de l’eau avec une capacité annuelle de production de 28 000 tonnes d’hydrogène vert. La consommation d’électricité annuelle serait de 1.5 TWh à mettre en rapport avec les 92.6 TWh* d’électricité renouvelable produits en France en 2017.

L’hydrogène vert est un moyen de stocker l’électricité renouvelable sous forme de gaz dans les réseaux de gaz naturel existants. C’est une énergie à faible impact environnemental qui participe pleinement à la diversification du mix énergétique dans le cadre de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV). Sa combustion ne produit que de l’eau et permet de décarboner les réseaux de gaz : le mélange hydrogène – gaz naturel émet moins de CO2 après combustion. A ce titre, le développement de l’hydrogène vert est complémentaire à d’autres dispositifs de développement d’énergies renouvelables tel que la méthanisation.

L’hydrogène a par ailleurs la particularité d’être très énergétique, et contient 2,5 fois plus d’énergie que le méthane par unité de masse.

* Source : Commissariat général au développement durable. Chiffres clés des énergies renouvelables Édition 2019