Posté le : jeudi 19 septembre 22:57
Bonjour,
Le projet est vertueux du point de vue environnement, mais n’est-il pas possible d’aller plus loin en valorisant la production d’oxygène associée, sachant qu’il y a de gros consommateurs à proximité (Arcelor notamment) actuellement fournis par Air Liquide. L’idée pourrait être la mise en concurrence avec Air liquide afin de valoriser votre sous produit ou la réalisation d’un partenariat avec celui-ci. Ce point a-t-il était envisagé ou va-t-il l’être, ce qui ferait un gain d’énergie au global ?
Autre point, l’eau subit une purification (osmose inverse) mais elle ne peut être jamais pure. Comment sont transformés les minéraux, les polluants organiques et autres composés qui restent en infime quantité, et dans quel flux partent-ils (H2, O2, eaux de rejets, …) ?
Dernière question, de loin la plus importante : le projet prévoit l’implantation de l’usine dans un tissu d’industries à risques déjà très denses.
Même si elle ne sera pas classé Seveso en raison du non stockage (mais simplement ICPE), le réacteur sera tout de même sous 30 bars.
Dans l’environnement direct, il y a :
– une distillerie (Ryssen) avec des réserves d’alcool présentant des risques limités : risque explosion, incendie
– une usine en cours de construction fabriquant de l’acide chlorhydrique (Indaver) : risque de nuage acide
– un terminal méthanier avec des quantités de stockages importantes : risque d’explosion et d’incendie
– une usine de produits pétroliers (polymères) : Versalis et son stockage : risque d’explosion avec effets lointains (peut notamment créer une onde de chocs très destructrice) (Pour l’histoire l’explosion d’un seul camion à Los Alfaques avait fait plus de 200 morts en 1978).
– stockage produits pétrolier : Total : incendie, explosion,
-…
Pour rappel, l’étude publique du terminal méthanier a étudié l' »effet domino » mais elle est malheureusement restée vide dans le contenu, pour non volonté d’étude (coût ? , connaissances ?, enjeux tabou ?) ou sinon rédhibitoire pour le projet ?, …, on ne le saura jamais.
D’autant plus que de nos jours, le risque terroriste est non négligeable et dépasse toutes les hypothèses envisagées.
Pour rappel le plus grand risque ressorti de l’étude de risques du terminal méthanier pour les habitants de Loon Plage est le fait d’entendre une détonation suite à la rupture d’un canalisation de petit diamètre. Aucune probabilité d’un attentat sur une des cuves !
Ma question est la suivante : est-ce que cet effet domino sera (enfin vraiment) étudié et quelles mesures préventives/compensatoires seront mises en place (déplacement du projet, réalisation de buttes de terre, …) ?
Merci d’avance.
Cordialement.
Notre réponse :
Nous vous remercions pour votre contribution au débat et vos suggestions.
La valorisation des rejets d’oxygène
H2V59 s’inscrit dans la démarche d’économie circulaire initiée par le territoire dunkerquois. Ainsi, H2V59 est prêt à étudier toute option de valorisation de cet oxygène par des industriels locaux et notamment la sidérurgie.
Déchets de l’eau
Dans l’usine H2V59, l’eau serait séparée en deux circuits : l’eau purifiée (30%de la consommation totale) et l’eau de refroidissement (70%) des équipements.
L’eau utilisée pour l’électrolyse serait purifiée par adoucissement et déminéralisation de type osmose inverse afin d’éviter la présence d’éléments indésirables susceptibles de perturber le fonctionnement des électrolyseurs. Cela permet d’obtenir une qualité d’eau pure. Les traces d’impuretés résiduelles pourraient se retrouver en phase gazeuse (traces) ou resteraient en mélange avec l’électrolyte. Les membranes d’échange d’ions composants les électrolyseurs sont également lavées périodiquement et automatiquement afin d’enlever tout dépôt et impureté. La qualité du gaz et de l’électrolyte serait contrôlée en continue dans le process (électrolyseurs, circuits, …) afin de s’assurer que la qualité est toujours respectée.
Les déchets de cette purification de l’eau, appelés concentrats, sont constitués d’éléments variés (minéraux, métaux…) déjà présents dans l’eau industrielle. Ils rejoignent en sortie de process les purges de déconcentration des tours de refroidissement et constituent les eaux usées rejetées par l’usine. Elles seraient traitées, analysées puis rejetées dans le canal des Dunes par une canalisation à construire par H2V. Cela se ferait dans le respect de la réglementation en vigueur.
Protection du site face aux risques d’effet domino
Un Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) a été défini dans la zone industrialo-portuaire de Dunkerque afin de délimiter un périmètre d’exposition aux risques en tenant compte de la nature et de l’intensité des risques technologiques décrits dans les études de dangers et les mesures de prévention mises en œuvre.
Plusieurs zones ont été délimitées, dans lesquelles la réalisation d’aménagements ou d’ouvrages ainsi que les constructions nouvelles et l’extension des constructions existantes sont interdites. La parcelle sur laquelle l’usine de production d’hydrogène vert serait installée ne recoupe pas le zonage réglementaire du PPRT et les zones de danger des industries voisines. De plus, les zones d’impact et de danger du projet H2V59 sont contenues dans l’emprise du site.
L’usine projetée étant une Installation Classée Pour l’Environnement, une étude de dangers sera produite dans le cadre du processus de demande d’autorisation. Cette étude décrira les risques présentés, leur potentielle gravité, leur probabilité de survenance et l’ensemble des dispositifs mis en œuvre pour empêcher leur survenance ou pour en réduire les effets. Enfin, le dossier de demande d’autorisation d’exploiter traitera de la sûreté des installations industrielles face à la menace terroriste.