Posté le : lundi 16 septembre 2019 15:38

Madame, Monsieur,

Compte tenu que pour produire 1,8 Tonne par heure, on a besoin d’environ de 30 m3 d’eau par heure et 100 MWh elec à l’heure. Sur l’année ( 8000 h ), on va, donc, avoir besoin d’une consommation annuelle de 240 000 m3 d’eau et 800 000 MWh d’électricité verte et, en parallèle, on va produire 14 400 T d’hydrogène, mais aussi plus de 115200 tonne d’oxygène. Au vu de ces éléments, a-t-on étudié les conséquences environnementales de cette surconsommations d’eau et de ce rejet d’oxygène s’il n’est pas valoriser? la réussite du projet dépend de son modèle économique les premiers éléments disponibles : investissement 240 millions d’euros et achat d’eau et d’électricité font que le prix de revient de l’hydrogène départ usine sera entre 4 et 5 euros le kilo sur la base de 45 euros le MWh électrique.
A ce prix, quel est le client capable de surpayer 14400 tonnes d’hydrogène avec un prix 2 à 3 fois plus cher que l’hydrogène fossile?

Notre réponse :

Nous vous remercions pour votre contribution au débat.

Le projet H2V59 consiste à créer une usine de production d’hydrogène vert avec une capacité annuelle de production de 28 000 tonnes d’hydrogène vert par an répartie en deux unités de production, sur 7500 heures de fonctionnement.

L’hydrogène vert serait produit avec un impact environnemental très faible grâce à l’électrolyse de l’eau : sous l’action de l’électricité, issue des énergies renouvelables, l’eau est décomposée en oxygène et en hydrogène. Le tableau ci-dessous présente les volume annuels d’eau et d’électricité qui seraient consommés et les volumes d’hydrogène et d’oxygène produits :

Consommation d'eau : projet 1,9 million m3 par an, le réseau d'eau du Dunkerquois produit 20 millions de m3 par an. Electricité : projet, 200MW de puissance installée, le parc éolien offshore de Dunkerque prévoit 500 MW de puissance installée. Hydrogène : le projet produira 28 000 tonnes d'hydrogène par an, la France produit 900 000 tonnes par an. Oxygène : le projet produira 220 000 tonnes par an, la forêt de Compiègne produit entre 150 000 et 215 000 tonnes par an.

La consommation en eau de l’usine H2V59

L’eau qui alimenterait l’usine viendrait du canal de Bourbourg, via une canalisation d’eau industrielle exploitée par l’Eau du Dunkerquois. H2V59 signera un contrat d’approvisionnement en eau industrielle avec l’Eau du Dunkerquois qui s’assure de la disponibilité des quantités d’eau demandées. La consommation d’eau annuelle s’élèverait à 1,9 million de m3 quand la capacité annuelle de production du réseau dunkerquois d’eau industrielle est de 20 millions de m3 par an. H2V59 n’est pas directement concerné par les autorisations de prélèvement et la distribution d’eau industrielle portées par l’Eau du Dunkerquois (l’opérateur du réseau) . Toutefois, en période de fortes contraintes et de pénurie en eau, H2V59 pourrait être amené à limiter ses consommations si nécessaire.

Le rejet de l’oxygène produit dans l’atmosphère

Produit en parallèle de l’hydrogène, l’oxygène est un gaz qui se diffuse très rapidement dans l’atmosphère, et qui n’est pas néfaste ni pour l’environnement ni pour l’Homme. Il ne serait pas valorisé et donc rejeté directement dans l’atmosphère par des évents. A titre de comparaison, l’usine H2V59 produira une quantité d’oxygène équivalente à la forêt de Compiegne (voir tableau ci-dessus). H2V réalisera cependant une étude de diffusion de l’oxygène dans l’atmosphère dans le cadre de l’étude d’impact du projet. H2V est prêt à étudier toute option de valorisation de cet oxygène dans l’économie circulaire (industrie, aquaculture…).

Le prix de l’hydrogène vert

Le modèle économique de l’usine de production d’hydrogène vert repose sur trois grands piliers :

  • Le prix de l’électricité utilisée pour la production de l’hydrogène :

L’usine H2V59 serait dédiée au power-to-gas. Le procédé H2V a été étudié pour maximiser sa flexibilité, prévoir un fonctionnement pendant les périodes les moins contraintes, c’est-à-dire les périodes où les prix de marché de l’électricité sont les plus bas et participer aux mécanismes rémunérateurs de capacité, d’effacement et/ou d’ajustement.

  • Des économies d’échelle :

En construisant des usines de grande capacité, H2V optimise le coût de l’investissement et minimise le prix de l’hydrogène vert afin de le rendre compétitif par rapport à d’autres sources d’énergies.

  • Le prix de vente de l’hydrogène injecté dans le réseau de gaz naturel :

L’hydrogène produit dans l’usine H2V59 serait injecté dans le réseau de gaz naturel de GRTgaz, à un prix qui reste à définir. Le prix de l’hydrogène vert (hors transport) est aujourd’hui compris entre 4 et 6 euros par kilogramme. Une importante réduction du coût de production de l’hydrogène vert est attendue. Ainsi, le projet de PPE, auquel H2V adhère, prévoit qu’à l’horizon 2028, l’hydrogène vert représentera un coût de 2 à 3 euros par kilogramme. Cette diminution du coût de la production de l’hydrogène vert serait notamment rendue possible par la diminution du prix des électrolyseurs, du fait de l’industrialisation de leur production.

Par ailleurs, la loi énergie-climat prévoit de reconnaître l’hydrogène comme vecteur énergétique et à ce titre de mettre en place d’un mécanisme de soutien financier afin de lancer la filière. L’hydrogène vert bénéficierait ainsi d’un complément de rémunération par rapport au prix des énergies fossiles. Ce complément de rémunération pris sur le modèle des énergies renouvelables ou du biogaz issu de la méthanisation, permettra de rendre les projets viables et de développer la filière jusqu’à devenir compétitive par rapport aux énergies conventionnelles. Le développement de la production d’hydrogène suivrait ainsi celui des énergies renouvelables ou du biogaz.