Posté le : lundi 11 novembre 8:12 par Mauricette SALENBIEN

Bonjour,
Suite à la tragédie sociale qu’a été la fermeture de la raffinerie TOTAL, un groupe de techniciens spécialisés a cherché une porte de sortie pour rebondir et sauver des emplois : ils ont travaillé dur sur le sujet qui nous intéresse ici ! et avec succès !!
Certes, ils étaient particulièrement investis car adhérents au syndicat CGT.
Sont-ils partie prenante dans votre projet ?
Vous êtes-vous servis de leurs travaux ?
Feront-ils partie des salariés qui se verront proposer un emploi parmi ceux promis ?
Leur engagement au syndicat CGT a-t-il été néfaste ou non à la prise en considération de leurs travaux, jusqu’à une reconnaissance qui s’imposait ?
Autre question éminemment importante pour nos porte-monnaies : les rendements de cette nouvelle usine permettront-ils de faire baisser la note d’électricité pour les consommateurs ? En effet, EDF n’ayant pas été capable de prévoir en provisions des travaux suffisants de maintenance dans ses usines nucléaires, cela nous vaut des hausses successives du prix de l’électricité : nous devons nous inquiéter d’ores et déjà de savoir s’il en sera de même pour l’usine du Projet H2V59 ???
Bien sûr, sur le plan de l’écologie, il semblerait que ce projet réponde à une nécessité de remplacer à long terme les usines nucléaires (?).
Salutations.

Notre réponse :

Nous vous remercions pour votre contribution à la concertation.

Le projet de reconversion de l’ancienne raffinerie Total des Flandres, le projet BioTfuel, sur lequel nous n’avons pas d’informations, et le projet de production d’hydrogène vert porté par H2V sont des projets distincts et indépendants. Ils n’ont par exemple pas les mêmes actionnaires.

D’une part, le projet BioTfueL a pour objectif de développer une chaine complète de procédés pour produire du biogazole et du biokérosène de 2ème génération. Pour cela, le projet BioTfuel consiste à convertir, par voie thermochimique, de la biomasse lignocellulosique (paille, résidus forestiers, cultures dédiées…) en biocarburants. Le projet BioTfuel est par ailleurs un projet de démonstrateur de biocarburants qui n’a pas vocation à durer. D’autre part, le projet H2V59 vise à produire de l’hydrogène à partir d’électrolyse de l’eau en utilisant de l’électricité renouvelable et le mélanger au gaz naturel.

Par ailleurs, les emplois qui seront créés par H2V59 sont ouverts à tous :

  • 70 emplois directs et pérennes (opérateurs + management, surveillance du site, entretien des espaces verts, maintenance spécialisée…) pendant la phase d’exploitation ;
  • 100 emplois indirects pendant les phases travaux (génie civil, bâtiment, soudure/tuyauterie…) et d’exploitation (surveillance, entretien…).

H2V59 recherchera principalement des personnes de niveau bac à bac + 2 de type électrochimie, automatisme, mécanique et procédés. Les futurs employé·e·s de H2V59 suivront une formation complémentaire spécifique à l’hydrogène et à nos procédés dans le but de suivre le démarrage de nos installations, l’exploitation et la maintenance.

Le démarrage des travaux est prévu fin 2020 pour une mise en service de l’usine en 2023. Les phases de recrutement et de formation auront lieu à partir de 2021. Aussi, H2V59 a prévu de travailler avec Entreprendre Ensemble, association dunkerquoise initiée par les collectivités locales et Pôle Emploi pour la préparation des phases de recrutement et de formation.

Le projet H2V59 ne prévoit pas de produire de l’électricité et aura recours à un fournisseur d’électricité comme tout consommateur. En conformité avec la réglementation européenne et française, H2V certifiera le caractère renouvelable de son électricité par l’achat de garanties d’origine à hauteur de sa consommation électrique.

Par ailleurs, les choix concernant la production nucléaire sont définis par l’Etat dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie, et sont donc indépendants du projet H2V.

Les 28 000 tonnes d’hydrogène vert produit par H2V59 chaque année seraient injectées dans le réseau de GRTgaz. Cette injection d’hydrogène vert dans le réseau de transport de gaz (dénommée Power to gas) permettra à la fois de contribuer à décarboner le gaz et offrira une solution de stockage de l’électricité verte pour accompagner le développement des énergies renouvelables. L’hydrogène produit est destiné à fournir une consommation de gaz renouvelable à des clients privés.

L’usine H2V59 permettra donc de stocker l’électricité renouvelable sous forme de gaz et donc d’optimiser les moyens de production électrique intermittents en évitant sur le long terme d’arrêter des éoliennes ou des moyens de production solaire par exemple. Cela ne devrait pas influer sur le prix de l’électricité des consommateurs.

H2V59 aura besoin du mécanisme de soutien que l’Etat est en train de mettre en place (Loi Energie Climat) pour financer le surcoût de l’hydrogène vert avant qu’il ne devienne compétitif. Cependant il appartient à l’État de définir comment il financera ce surcoût qui ne devrait ni affecter le prix de l’électricité ni la Contribution au service public de l’électricité (CSPE, dédié à l’électricité renouvelable).